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Erebus

L'univers "dark fantasy" d'Erebus et ses centaines d'histoires traduites du mod de Civilization IV: "Fall From Heaven II"

Les Petits Avares - Partie 3

Publié le 31 Octobre 2016 par Stoik

Kilmorph

 

Les Runes de Kilmorph

     Kilmorph est la Déesse de la Terre, son nom signifie "Celle Qui Réside En Dessous". Elle modela ses enfants, les Nains, dans la pierre, et leur apprit les secrets du travail des métaux.
     Le culte des Runes de Kilmorph est l'un des premiers cultes auxquels nombre des hommes du monde se plieront, et Kilmorph répondra aux prières des plus honorables d'entre eux, allant même jusqu'à leur envoyer ses propres soldats pour les aider à défendre leurs cités.


Les Temples de Kilmorph

     Il arriva au crépuscule. Très peu d'habitants de ce petit village avaient déjà vu un Gardien des Pierres en chair et en os, mais moi, Marost Dzorad, 43ème trésorier de la Guilde des Marchands de Kazak, je connaissais parfaitement la raison de sa venue. Les nains le laissèrent passer, certains lui adressant juste quelques acclamations prudentes, qu'il ignora. Il s'arrêta dans une clairière à l'autre bout du village, il examina les alentours, puis il s'assit et commença à chanter. Bientôt la terre se mit à trembler, et un nuage de poussière à encercler le Gardien des Pierres. Les plus jeunes enfants nains s'agrippèrent fermement à leur mère lorsqu'un puissant tremblement de terre fit écho à travers le village. Après quelques minutes, tout s'arrêta, et des blocs de pierre commencèrent à s'élever sous un épais nuage de poussière. A l'endroit où le Gardien des Pierres était assis se dressait maintenant un Temple de Kilmorph. Le Gardien des Pierres, quant à lui, avait disparu. Alors, le jour où un autre disciple de la Terre Mère arriva dans ce petit village, il y rencontra un groupe de disciples plus que réceptif.


Les Thanes de Kilmorph

     Le vieux Gardien des Pierres fut brusquement réveillé par quelqu'un frappant à la porte du temple. Il se frotta les yeux et l'ouvrit, apercevant un jeune homme. "Les services du temple commencent cet après-midi, mon garçon," dit-il.
     Le nouveau venu rassembla tout son courage et dit: "Je veux devenir un Thane, monsieur."
     Le Gardien des Pierres sourit devant la gravité du visage de son visiteur, se rappelant un temps, très lointain, où il avait fait la même demande. "A quelle heure le forgeron se lève-t-il pour allumer son four?"
     "Monsieur? Je ne sais pas, je ne veux pas devenir forgeron, je veux servir Kilmorph!"
     "Comment le marchand fait-il pour que ses chameaux avancent tous à la même allure? Comment le Roi décide-t-il de la punition d'un homme? Comment le mineur fait-il pour savoir où creuser et trouver du minerai? Quand le boulanger doit-il retirer son pain pour éviter qu'il ne brûle? Que fait le soldat pour se donner du courage avant la bataille?" Le garçon fixa du regard le Gardien des Pierres, qui finit par ricaner. "Kilmorph n'a pas besoin de vos services dans le temple, jeune homme, mais de vos services au sein de son peuple. Travaillez aux côtés d'un forgeron, comprenez ses luttes et ses rêves. Voyagez avec le marchand, et guidez-le au travers de ses tentations. Soyez à côté du soldat lorsqu'il meurt, et du Roi lorsqu'il ordonne la mort d'un coupable. Nous, qui aimons Kilmorph, nous pouvons façonner ensemble la communauté comme le potier façonne l'argile, et pour cela le peuple ne tiendra compte que de l'avis de celui qui jadis fut l'un des leurs."
     "Comment saurai-je lorsque je serai prêt?"
     "Tu le sauras. Kilmorph te ramènera vers moi, et je serai prêt à t'enseigner comment faire appel à sa puissance. Un Gardien des Pierres est capable de déplacer des montagnes, mais seulement lorsque son peuple partage sa foi. Alors va, entraîne le peuple vers l'unité et vers Kilmorph, et lorsque tu reviendras, la terre elle-même exécutera tes volontés." Le vieil homme observa son élève partir en hésitant, puis, traînant des pieds, il reprit sa sieste.


Arthendain

     Elle avait anéanti une compagnie entière. Elle portait une robe blanche déguenillée, et ses cheveux rouges, emmêlés, étaient accrochés à sa tête comme la graisse à une poêle. Elle n'avait aucune arme sur elle, elle n'en avait pas besoin. Ses ongles étaient durs comme le fer, elle était plus forte que n'importe quelle autre fille. Mais elle n'était qu'une fille, ou du moins, elle l'avait été. Elle les griffait et les mordait, elle toussait, haletait puis s'enfuyait. Nombre d'entre eux mouraient, les autres étaient grièvement blessés.
     Arthendain avait commencé à appliquer des compresses de soin sur les blessures, mais elles avaient déjà verdi à cause de l'infection. Les plaies, de la taille d'un doigt, étaient béantes, la peau et les muscles se desquamaient comme essayant d'échapper aux os. Ils se tordaient de douleur comme s'ils étaient fouettés à mort, et après quelques minutes ils apparaissaient tels des zombies, hurlant à la mort, leur esprit survivant à leur corps. Mais finalement, comme par miséricorde divine, ils trépassaient.
     Arthendain n'avait pas été blessé durant la bataille, mais la maladie se propageait. Alors il saisit son arbalète, bien décidé à ce que la jeune femme arrête de contaminer ses compagnons. Mais lorsqu'il saisit la crosse encaustiquée de son arbalète, il constata que ses mains avaient déjà commencé à rougir et à gonfler. Il lui fallait trouver le point d'eau le plus proche. Dans les égouts de Prespur, Arthendain n'aurait pas, en temps normal, touché à  l'eau qui y coulait, mais elle serait forcément plus saine que l'immondice qui le recouvrait. Il se frotta les mains, mais les choses empirèrent, et c'est alors qu'il commença à tousser.
     Il s'entendait hurler, exactement comme les autres. Enfin, il tomba dans l'eau et mourut.
     La maladie avait contaminé l'eau, et le matin suivant, la cité se serait réveillée avec la Peste. Personne n'aurait jamais survécu jusqu'à la tombée de la nuit suivante si Sucellus n'était pas intervenu. Son fantôme se rendit alors dans les égouts et préleva la maladie dans un flacon en terre cuite. Sucellus s'entretint avec l'eau qui ramena de ses profondeurs Arthendain pour le coucher aux pieds de son dieu. Sucellus demanda à ce que le nain ressuscite, et Arawn accepta.
     Arthendain ne se rappelle rien de plus. Tout ce qui s'était passé avant qu'il ne se frotte les yeux le lendemain matin en se réveillant dans une taverne locale n'est désormais plus que brouillard dans son esprit, ou presque. Il se souvient encore d'un homme qui l'a soigné. Il se souvient aussi avoir reçu le flacon qu'on lui a demandé de garder en lieu sûr, comme de ne jamais l'ouvrir. Il se souvient enfin qu'on lui a demandé de retrouver cette fille. Et jusqu'à ce jour, il a toujours oeuvré dans ce sens.


Marie Morbius

     Marie est une épouvantable créature sortie de quelque cauchemar enfiévré. Pâle comme la mort, altérée telle l'ombre infirme et déformée d'une créature humaine, son apparence est le reflet de sa folie. Marie est étonnamment dangereuse, ses victimes sont mordues par des incisives proéminentes et sont balafrées par des ongles acérés comme des griffes. Et ceux qui survivent à ses premiers contacts finissent par succomber à l'insidieuse peste qu'elle transporte, mais pas avant qu'ils ne la transmettent à d'autres infortunés.
     Malgré son apparence et sa furie meurtrière, l'histoire de Marie est pathétique. Née d'expériences chimiques diaboliques, elle n'a jamais vécu normalement. En fait, elle n'a jamais vraiment "vécu". Elle est une arme biologique, altérée et en permanence torturée par sa maladie, créée par l'Homme. Peut-être que par sa cruauté sanguinaire poursuit-elle cet autre qui pourra enfin la tuer et la libérer?


Le Golem de Mithril

     Le Mithril est en partie recherché pour ses propriétés de résistance aux sorts en tous genres. Le Mithril est donc un métal très prisé des armées puisqu'il peut entrer dans la composition des armures de leurs différentes unités. Toutefois, même les spécialistes Luchuirps se  trouvèrent bien incapables de les enchanter, et quelle que soit la forme du Mithril. Pendant longtemps, tous pensèrent que l'enchantement de ce métal n'était pas possible.
     Un jour, une ville naine fut envahie par une légion de Noyés. Le Gardien des Pierres qui le premier découvrit les ruines de cette cité pleura Kilmorph, déchirant sa toge en tombant sur ses genoux, horrifié. Les femmes, les enfants, tous ces nains étaient décapités, les hommes, quant à eux, avaient été traînés jusqu'aux eaux, très vraisemblablement pour grandir le nombre des Noyés afin qu'ils répandent un peu plus la misère à travers le pays.
     Le coeur brisé, Kilmorph parla au Gardien des Pierres, lui apprenant comment construire le plus grand des golems jamais vus, à partir de la silhouette d'un nain, et moulé dans le Mithril pur. Une fois le golem terminé, Kilmorph lui donnerait la vie, puisque la magie naine en serait incapable. Ce qu'ils en feraient les dépasserait, mais la déesse avait bien conscience qu'elle était déjà trop intervenue. Alors le Gardien des Pierres acquiesça, ramassa son marteau, et se mit en route pour la Ville Sainte.
     Forger les différentes parties de ce golem prendrait beaucoup de temps, et toujours plus de sang continuerait de couler pendant qu'il travaillerait dur et stoïquement. Mais au final, le mal serait renvoyé du pays, pour toujours.

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